De nombreuses vidéos et images circulent sur une pratique qui peut paraitre choquante si elle n’est pas expliquée.
Il s’agit de la pose d’une canule sur la panse d’une vache, afin que des chercheurs scientifiques puissent accéder au contenu du rumen (l’endroit où se produit le méthane, émis par les vaches lorsqu’elles éructent).
Cela leur permet de faire des analyses, des prélèvements afin de faire évoluer la recherche fondamentale. Cette pratique est strictement encadrée et respecte le bien-être animal. Le petit nombre de vaches concernées sont hébergées dans des centres de recherches et universités uniquement.
Comprendre comment fonctionne le rumen, pour d’une part mieux alimenter les vaches et d’autre part résoudre certains problèmes de santé.
Poser une canule permet de connaitre le fonctionnement du rumen afin de diminuer le méthane (CH4), émis par les vaches lorsqu’elles éructent, c’est-à-dire lorsqu’elles « rotent ». Le rumen, c’est l’endroit où se produit le méthane CH4,
Le système des canules a pour but de donner accès directement au rumen de l’animal. Cet organe occupe un volume de 150 à 200 litres chez le bovin adulte. Il représente près de 90 % du volume des poches stomacales. Le rumen est comparable a un vaste fermenteur, où les aliments finement divisés par la première mastication puis par la rumination, imprégnés de salive, se trouvent exposés pendant un temps prolongé (de 30 à 70 heures) et dans des conditions qui leurs sont favorables, à l´activité des nombreux micro-organismes (plusieurs milliards dans le rumen).
Le rumen a clairement une activité très importante pour le fonctionnement et la santé de l’animal. C’est par exemple à cet endroit que les fourrages sont principalement digérés permettant ainsi aux vaches laitières de transformer l’herbe en lait.
Beaucoup d’aliments sont testés via ce biais afin de connaitre l’impact des aliments sur la quantité et la qualité du lait ou de la viande, mais aussi la santé de l’animal en évitant par exemple les risques d’acidose (baisse du Ph dans le sang) chez le bovin qui peut être fatal.
Le recours à la pause de canule permet aussi d’objectiver l’impact par exemple de certains aliments ou de certains compléments alimentaires sur la production de gaz à effets de serre par les bovins. Et ce afin de pouvoir mieux répondre aux attentes sociétales et environnementales.
En Wallonie, il n’y a pas plus de 10 vaches canulées, et elles le sont uniquement dans le cadre de recherche fondamentale liées exclusivement à des universités ou des centres de recherche.
En aucun cas on ne retrouve ces animaux dans les exploitations agricoles.
Ce dispositif reste une nécessité pour comprendre la digestion dans le rumen car à ce jour il n’est pas possible de cultiver les microorganismes en dehors du rumen au-delà de 2 à 3 jours. Il n’existe donc pas d’alternative permettant d’éviter la pose de la canule pour accéder aux microorganismes du rumen. Mais des recherches sont toujours menées pour trouver des alternatives.
En Belgique, l’expérimentation animale est protégée par la loi. Tous les établissements qui pratiquent des expériences, ainsi que les éleveurs et les fournisseurs d’animaux doivent être agréés par le Service wallon du Bien-être animal.
Toutes les demandes d’autorisation de projets de recherche doivent être approuvées par des Commissions éthiques. Le Ministre wallon en charge du Bien-être animal et le Service wallon du Bien-être animal sont conseillés en matière d’expérimentation animale par un comité d’experts: le Comité Déontologique.
Un contrôle des établissements agréés est organisé. Le nombre d’animaux d’expérience utilisés doit être enregistré par les établissements qui pratiquent l’expérimentation animale et être transmis au Service wallon du Bien-être animal chaque année. Les utilisateurs doivent appliquer le principe des 3R : Remplacement, Réduction, Raffinement. Cela permet de limiter le nombre d’animaux d’expérience et de recourir aux méthodes alternatives – qui n’utilisent pas d’animaux ou qui en utilisent le moins possible – quand ces méthodes existent.
La commission européenne considère qu’il s’agit « d’une méthode éprouvée dans le cadre des études nutritionnelles ciblant les bovins et les ovins » .
http://bienetreanimal.wallonie.be/home/animaux/autres-animaux/animaux-dexperience.html