Le constat est là, l’agriculture wallonne est le 4ème producteur de gaz à effet de serre (GES) en Wallonie après l’Industrie, le Transport et le Résidentiel. L’Agriculture contribue particulièrement aux émissions de méthane (CH4) et de protoxyde d’azote (N2O), des gaz aux pouvoir réchauffant élevé.
Quelques chiffres :
Source : Chiffres 2021 publiés par l’Agence wallonne de l’air et du climat (AwAC).
Nous savons également que le climat est un des paramètres essentiels dans l’agriculture. A côté du type de sol, le climat explique les différents types de cultures et d’élevage qui sont possibles en un lieu déterminé.
Le changement climatique se fait déjà ressentir en agriculture. Les effets observés et attendus des changements climatiques sur l’agriculture wallonne sont représentés dans le schéma 1.
L’agriculture a tout intérêt à chercher des solutions qui limiteront les impacts du changements climatiques sur le rendement des cultures, le bien-être des animaux, les risques de développement de nouvelles maladies ou d’insectes ravageurs, …
Schéma 1 : Effets du changement climatique et gestion des risques de production en Wallonie.
Le climat influence fortement l’activité agricole et les aléas climatiques imprévus et plus extrêmes de ces dernières années l’ont bien montré.
Exemple 1 : les rendements en blé qui stagnent
Une étude dans différentes régions de France montre que depuis 1995, les rendements de blé tendre stagnent. Les aléas climatiques annuels sont bien identifiés : sécheresse ou excès de pluie à un moment clé de la croissance de la plante, pression très forte de certaines maladies, gel tardif, … (voir schéma 2).
Schéma 2 : Stagnation des rendements de blé lié aux aléas climatiques.
Exemple 2 : Des vaches qui souffrent beaucoup des canicules
Les animaux ne ressentent pas la chaleur comme nous. Chez la vache, la température critique maximale est de +25°C, par temps calme. En effet, les vaches évacuent difficilement la chaleur car elles transpirent peu. Dès que l’on dépasse 25°C, leur comportement et leur métabolisme sont affectés. Les vaches restent plus longtemps debout, réduisent leur ingestion d’aliments et leur respiration s’accélère, leurs défenses immunitaires diminuent ainsi que la qualité et la quantité de lait produit dans le cas des vaches laitières. Malgré la mise à disposition d’eau en quantité suffisante et d’abris ombragés, il est difficile d’améliorer le bien-être des vaches dans ces conditions.
En savoir plus sur le ressenti de la température par les animaux d’élevage.
Exemple 3 : Le gel tardif qui détruit les récoltes de fruits
Avec les hivers plus doux, sur les 20 dernières années, le cycle de croissance des végétaux a avancé d’une semaine à 15 jours. De ce fait les épisodes de gel printaniers provoquent beaucoup plus de dégâts. En effet, les bourgeons peuvent résister à des températures de -2 à -4°C alors que les fleurs résistent à des températures de -1,5 à 3°C et les jeunes fruits de -1 à -2°C.
En 2012, 30 % de la récolte de pommes et de poires ont été perdues à cause du gel. En 2017, on parle de 65 % de la récolte de pommes et 20 % de la récolte de poires perdus et en 2020 de 35 % de la récolte de pommes et de 10 % de la récolte de poires.
En savoir plus sur le gel tardif des arbres fruitiers