Qu’on l’apprécie ou non, le foie gras est un mets de luxe, fortement consommé par une certaine partie de la population belge. Après la France, la Belgique est en effet le 2ème pays plus gros consommateur mondial, avec une consommation annuelle moyenne de 105 grammes par habitant. Ceci en fait le 2e plus grand pays importateur de foie gras cru (non-transformé), avec plus de 1 269 tonnes importées.
Avec 7 producteurs-éleveurs de canards à foie gras situés en Wallonie et 25 tonnes de production annuelle, la Belgique est un des 5 pays européens où l’on élève et engraisse des palmipèdes pour le foie gras. La production de foie gras est pourtant fort méconnue et décriée.
La production de foie gras est une activité agricole née de l’observation d’un phénomène naturel de stockage des graisses dans le foie chez les oiseaux migrateurs. Les premières observations remontent à l’époque des Egyptiens avec la découverte de fresques datées de 2 500 ans avant Jésus-Christ. Le peuple romain utilisait quant à lui des figues pour engraisser les oies (100 ans avant JC). C’est de là que vient la dénomination latine « jecur ficatum » signifiant « foie gras », lui-même à l’origine du terme « foie ».
Les oiseaux se distinguent par le fait que le foie constitue le site unique de la lipogénèse (production de cellules graisseuses), alors que pour les mammifères, il s’agit du tissu adipeux, et dans une moindre mesure le foie[1]. Certains palmipèdes sont plus aptes à l’engraissement parce que leur système a des difficultés à élaborer des transporteurs d’acides gras (VLDL = very low density lipoproteins).
[1] Guy et al 1997