Daniel Collienne et son épouse Suzanne gèrent une exploitation laitière en polyculture-élevage, le tout en agriculture biologique. Le bien-être animal est l’une de leur priorité. C’est pourquoi ils mettent en œuvre toute initiative allant dans ce sens. Leur projet, concrétisé en 2017, porte sur la production d’œufs de pâturage. Passionnés par l’évolution et le développement de l’agriculture en phase avec les attentes et les enjeux sociétaux, Daniel et Suzanne se sont lancés dans un nouveau mode de production d’œufs, au pâturage, en s’équipant d’un poulailler mobile. Ils visent ainsi une production qualitative, dans le respect de l’animal et de la nature. Leurs œufs sont garantis issus d’une agriculture biologique, avec un maximum de nourriture produite sur l’exploitation.
1) Selon vous, pourquoi est-ce important de mieux faire connaitre votre métier aux consommateurs ?
« Ce n’est pas important, … c’est capital ! D’abord, je ne me contenterai pas de cibler que les consommateurs mais l’ensemble de nos concitoyens, visant par-là chaque homme et femme dans leurs rôles au quotidien que ce soit à titre privé ou professionnel. Certainement, face aux défis sociétaux actuels, les agriculteurs ont un rôle important à jouer. Nous sommes une minorité nous devons toucher la sensibilité des gens pour avoir une approche globale de l’avenir de l’agriculture. »
2) Quel est le sujet sur lequel il vous parait le plus important de combattre les préjugés ?
« Justement : les préjugés eux-mêmes, ces jugements exprimés de quelques manières que ce soit par des gens incompétents, qui ne maitrisent pas les sujets liés à l’agriculture. Le métier de la terre et l’élevage est tellement dur, complexe et dépendant de multiples facteurs qu’il faut le vivre pour le comprendre. »
3) Quel est le sujet sur lequel la position de la société a évolué positivement ?
« Le refus de « l’agriculture intensive » sans pour autant lier les actes aux avis ! Si on consulte nos concitoyens, ils veulent que le monde change. En particulier l’agriculture qui est souvent pointée du doigt par rapport à l’usage des pesticides nuisant à la biodiversité, etc. D’ailleurs quand il y a des enquêtes européennes, ça va dans ce sens-là et nous, à titre personnel, on s’est toujours dit que notre responsabilité en tant qu’agriculteur était également de répondre aux attentes de la société, le fait de passer en bio, c’était déjà pour ça. Chez nous, à la ferme, on ne fait plus que du circuit-court et on sent bien que cela va être de plus en plus difficile. J’entends par là que l’on nous demande de changer mais, en général, les gens ne commencent pas par balayer devant leur porte. La première chose à faire est de se demander si on est dans le bon ou pas. Un décalage est observé entre l’avis des gens et leur comportement, mais il ne faut pas faire de généralité. »