La pratique de la castration remonte à l’Antiquité, où les éleveurs ont rapidement compris que la castration des jeunes mâles améliorait non seulement la qualité de la viande, mais réduisait également les comportements agressifs des animaux. Dans les sociétés traditionnelles, la castration était souvent réalisée de manière rudimentaire, sans anesthésie ni analgésie, et était considérée comme une nécessité pour produire une viande de porc plus tendre et plus agréable au goût.
En Europe, la castration est devenue une norme dans les élevages porcins, en particulier à mesure que la demande pour la viande de porc augmentait. La plupart des porcelets étaient castrés quelques jours après leur naissance, un processus qui, bien que rapide, pouvait causer une douleur aiguë et du stress pour les animaux.
La principale raison de la castration des porcelets mâles est la prévention de l’odeur de verrat. Cette odeur désagréable, perceptible lors de la cuisson de la viande, est due à l’accumulation de composés spécifiques (androsténone et scatole) dans le gras des mâles non castrés. Cette caractéristique rend la viande moins appétissante et peut entraîner un rejet de la part des consommateurs.
En plus de l’amélioration de la qualité de la viande, la castration réduit l’agressivité des porcs mâles à maturité, facilitant ainsi leur gestion en élevage intensif. Enfin, elle permet de prévenir la reproduction non contrôlée dans les systèmes d’élevage où les sexes ne sont pas séparés.
Ces dernières décennies, les préoccupations croissantes pour le bien-être animal ont poussé à reconsidérer la pratique de la castration des porcelets. La castration à vif, sans anesthésie, est aujourd’hui de plus en plus critiquée pour la douleur qu’elle inflige aux animaux.
Pour réduire la souffrance des porcelets, des méthodes impliquant l’utilisation d’anesthésiques locaux ou généraux, ainsi que d’analgésiques, ont été développées. Ces techniques, bien qu’efficaces pour réduire la douleur, augmentent les coûts et la complexité de l’intervention, et ne sont pas encore généralisées dans tous les types d’élevages. En Belgique, un arrêté royal a été publié dans ce sens.
L’immunocastration est une alternative prometteuse qui consiste en une vaccination contre la production de certaines hormones responsables de l’odeur de verrat. Cette méthode évite la castration physique, mais nécessite deux injections au cours de la vie du porc pour être efficace. L’immunocastration est bien acceptée dans certains pays, mais reste une méthode relativement nouvelle.
Les progrès en sélection génétique ouvrent également des perspectives intéressantes. Les chercheurs travaillent à identifier et sélectionner des lignées de porcs naturellement moins susceptibles de développer l’odeur de verrat, ce qui pourrait à terme réduire ou éliminer la nécessité de la castration.
Le secteur porcin est bien conscient que les bien-être animal fait partie intégrante des enjeux de l’élevage, c’est pourquoi
le projet Nowallodor vise au travers de la sélection génomique, à sélectionner des verrats qui
transmettent un faible risque d’odeur, afin de répondre à cette alternative de production et de mâles entiers.
Projet mené par le CRA-W, l’Université de Liège et l’association wallonnes des eleveurs
Une autre stratégie consiste à abattre les porcs mâles avant qu’ils n’atteignent la maturité sexuelle, réduisant ainsi le risque de développement de l’odeur de verrat. Cependant, cela peut poser des défis économiques en termes de poids de carcasse et de rendement.
La castration des porcelets reste un sujet controversé, avec un débat de plus en plus intense entre les défenseurs du bien-être animal et les producteurs de viande. Dans l’Union européenne, des initiatives ont été prises pour interdire la castration sans anesthésie d’ici quelques années, poussant l’industrie à adopter des alternatives.
L’avenir de la castration des porcelets pourrait voir une adoption plus large des méthodes non invasives, telles que l’immunocastration ou les solutions génétiques. Cependant, ces avancées doivent être équilibrées avec les réalités économiques et les attentes des consommateurs en matière de qualité de viande.
La castration des porcelets, bien qu’historiquement ancrée dans les pratiques d’élevage, est aujourd’hui à un tournant. Les avancées technologiques offrent des alternatives prometteuses qui pourraient à la fois améliorer le bien-être animal et répondre aux exigences du marché. La transition vers ces nouvelles méthodes sera essentielle pour l’avenir de l’élevage porcin, reflétant une industrie en évolution vers des pratiques plus éthiques et durables.
Néanmoins certains cahiers des charges spécifiques à la qualité différenciée imposent encore la castration.
https://www.3trois3.com/articles/histoire-de-la-domestication-du-porc_319/
https://lemagdesanimaux.ouest-france.fr/dossier-1980-quand-comment-cochon-domestique.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89levage_porcin
https://fr.wikipedia.org/wiki/Porc
chrome-extension://efaidnbmnnnibpcajpcglclefindmkaj/https://www.journees-recherche-porcine.com/texte/2009/conduite/be04.pdf
https://www.union-agricole.fr/la-non-castration-des-porcelets-des-alternatives-possibles
https://archief.onderzoek.omgeving.vlaanderen.be/Onderzoek-1819582