Le tourteau de soja est une source de protéines très intéressante pour compléter l’herbe et les fourrages que mangent les bovins à cause de sa composition très équilibrée. Cependant, il n’est plus incontournable dans les rations actuelles.
Le tourteau de soja présente un grand intérêt nutritionnel grâce à ses très hautes teneurs en énergie et surtout en protéine ainsi qu’à sa composition très équilibrée. Son prix attractif en a fait un élément fréquemment utilisé dans les rations des bovins viandeux ou laitiers. Cependant, son utilisation diminue progressivement en Wallonie, où il ne peut pas être cultivé, et il est remplacé par des sources de protéines locales (p. ex. tourteau de colza). Il faut noter qu’environ 70 % des besoins en protéines des bovins sont comblés par l’herbe.
N’oublions pas que les bovins ne consomment pas du soja brut. En effet, la plus grande part du soja mondial est utilisée pour fabriquer de l’huile de soja à destination humaine. Le tourteau de soja n’est qu un sous-produit de cette industrie qui est valorisé par les animaux.
La dépendance de l’Union européenne en protéines pour l’alimentation animale
En 1962, la mise en place de la Politique agricole commune au sein de la Communauté européenne a eu comme conséquence de favoriser la production de céréales. Cette production s’est faite au détriment des cultures d’oléagineux et de protéagineux locaux qui fournissaient les protéines dans l’alimentation animale. En 1973, un embargo américain sur le soja met en évidence le problème de la dépendance de l’Europe vis-à-vis d’autres pays pour son autonomie en protéines alimentaires. Afin de limiter cette dépendance, à partir de 1978, la Communauté européenne subventionne les cultures de protéagineux sur son territoire.
Cette pénurie en protéines alimentaires explique l’augmentation de la consommation de farines animales à cette époque. Depuis 2006, les farines animales sont interdites dans l’alimentation des ruminants et cette absence est vérifiées dans tous les plans de contrôles.
En 1992, un autre accord international limite les surfaces agricoles cultivées en protéagineux et oléagineux sur le territoire européen.
Progressivement, la culture des protéagineux et des oléagineux (colza, lin, etc.) s’est réinstallée en Wallonie, avec une politique agricole commune plus favorable et la volonté des éleveurs d’être de plus en plus autonomes au niveau alimentaire. Cependant, l’Europe importe toujours plus de 75% de ses besoins en protéines végétales. Ces dernières proviennent notamment des Etats-Unis, du Brésil et de l’Argentine. L’alimentation des bovins n’utilise qu’une petite partie des protéines animales importées, le reste est utilisé dans l’alimentation des porcs et des volailles mais aussi en alimentation humaine.
A l’initiative de la fédération des fabricants d’aliments belges, la Belgique, et d’autres pays européens, ont pris l’initiative de promouvoir l’utilisation du soja «sociétalement responsable » pour l’alimentation animale. Il est produit de façon à respecter les législations locales et nationales, les bonnes pratiques du commerce, et il prend en compte l’aspect social.