L’horticulture comestible en Wallonie est principalement représentée par le segment de la production et peut être ventilée en 3 groupes :
Les produits commercialisés en Wallonie sont toutefois à ce jour majoritairement issus de Flandre et des pays européens qui ont développé une approche logistique et commerciale permettant une maitrise des volumes de production ainsi qu’une offre très compétitive.
La Wallonie est plutôt caractérisée par un éclatement des unités de production, en majorité de petites tailles et organisées individuellement autour de circuits de
commercialisation peu structurés ou à destination du local.
Les atouts du développement de la filière en Wallonie sont les suivants
En Wallonie 3% de la Superficie Agricole Utile totale est consacrée à la production horticole comestible qui produit 8% du total de la valeur agricole.
En Belgique, 13% du chiffre d’affaires légumes et 9% du chiffre d’affaires fruits sont réalisésen Wallonie.
La filière « Fruits et Légumes » (F&L) en Wallonie concerne plus de 2.500 producteurs.
Elle génère pour le maillon production un chiffre d’affaires d’environ 130 millions d’euros.
Près d’un tiers du chiffre d’affaires de la production horticole est réalisé par la production de légumes destinés à l’industrie de la transformation (surgélation, conserves, …). Il s’agit principalement de cultures de petits pois, de carottes, de haricots verts et d’épinards menées par des agriculteurs situés à proximité des unités de transformation qui intègrent ces légumes dans leur rotation dans le cadre de contrats de cultures encadrés par ces unités industrielles. Ce modèle est lié à un holding flamand qui appréhende 31% du marché européen. Malheureusement ces produits génèrent peu de valeur ajoutée en Wallonie.
L’horticulture comestible wallonne est caractérisée principalement par une production de pleine terre et plein air sur des sols de qualité. Cet élément est à la fois une force et une faiblesse : qualité gustative et bonne conservation des produits mais aussi dépendance forte aux aléas climatiques et spéculation importante sur le foncier limitant de nouvelles installations.
L’horticulture wallonne se distingue par la qualité et la grande diversité de ses productions. Cette situation constitue une force qui permet d’atténuer la prise de risque vis-à-vis des aléas du marché ou du climat.
Les cultures protégées (serres verre et tunnels) n’occupent qu’une quarantaine d’hectares en Wallonie, ce qui représente environ 1 % de la superficie belge d’abris serres et 10% des surfaces cultivées par les maraichers. Ces techniques permettent d’éviter certains risques liés aux aléas climatiques et de pratiquer des spéculations
demandant des conditions culturales spécifiques. Elles permettent aussi d’allonger les cycles de culture (cultures hâtives au printemps et tardives en automne) et d’arriver dans des créneaux commerciaux intéressants. Les évolutions technologiques en matière de structures en verre ou double paroi chauffées constituent également une opportunité d’étalement de la période d’approvisionnement pour certains types de légumes (surtout les légumes fruits) tout en promouvant des innovations technologiques wallonnes (éclairage LED, utilisation du biogaz, etc.) respectueuses de l’environnement.
Les productions maraîchères et fruitières ont historiquement occupé une place importante dans l’approvisionnement des consommateurs en produits alimentaires. Toutefois elles n’occupent aujourd’hui que 15 à 20 % de la part de consommation wallonne (auto-consommation). Il est donc important d’organiser davantage la commercialisation en Wallonie, notamment en facilitant le dialogue et la complémentarité entre les modèles professionnels spécialisés et les initiatives organisées en activité complémentaire, en diversification ou en activité sociale (sans recherche spécifique d’optimisation du rendement).
Il est important de noter que le secteur bénéficie de services d’encadrement spécialisés (CIM, GFW, CEPIFRUIT, FIWAP, CPL-Végémar) qui ont permis de développer depuis quelques années un savoir-faire important.
Malgré tous ces potentiels, la filière rencontre des contraintes d’organisation commerciale et logistique qui limitent la compétitivité des principales spéculations menées. Développer et ramener de la valeur ajoutée sur l’horticulture en Wallonie doit être un objectif à terme ; cette valeur ajoutée est générée actuellement par des plateformes commerciales situées en Flandre.
Dans le même esprit, la création de valeur ajoutée en Wallonie au travers de la transformation et de la montée en gamme des produits doit être une perspective du développement du secteur dans les 10 prochaines années, notamment au travers de l’intérêt des consommateurs pour les productions locales.
Enfin, le développement sectoriel devra intégrer des enjeux sociétaux importants (environnement, santé, utilisation de produits de protection des plantes, finalité sociale des projets, …).